Economie et marchés - Septembre 2017

Paris, le 7 Septembre 2017

Comme souvent, l’été fut marqué par le retour de la nervosité sur les marchés financiers. Depuis le début de l’année, l’Eurostoxx50 et le S&P 500 en euros affichent des performances contrastées, de respectivement 4,0% et -1,6%, l’indice américain étant surtout impacté par la poursuite de la hausse de la monnaie unique face au dollar  (+12% depuis le début de l’année au 31 août dernier).

Les actifs refuges, à l’instar des taux souverains de qualité et de l’or (en hausse de plus de 10% depuis début juillet), ont su tirer profit de cet environnement.

Il est vrai que le climat géopolitique reste fragile, notamment dans un contexte de tensions diplomatiques avec la Corée du Nord.

Par ailleurs, l’inflation mondiale a continué de montrer des signes de stabilisation ces derniers mois, notamment aux Etats-Unis, dans le sillage d’indicateurs économiques qui avaient présenté des signes de faiblesse en juin et juillet sur le front de la consommation et de l’immobilier. Dès lors, la Banque Centrale Américaine a pu délivrer un message plus prudent sur le futur rythme de remontée des taux, accentuant encore la baisse du dollar.

D’autres éléments plaident en faveur d’un retour sur les actifs risqués. Les bons chiffres économiques du deuxième trimestre aux États-Unis, où la croissance a été révisée en hausse à +3,0% (contre +2,6% précédemment) et en Europe, où le PIB de la zone Euro affiche une croissance de +2,2% (un niveau plus vu depuis plus de cinq ans), nous ont conforté dans notre objectif de croissance mondiale proche de 3,5% en 2017, niveau qui constitue un plus haut de 5 ans. L’homogénéité de cette croissance ne fait que confirmer la robustesse de celle-ci, les pays émergents d’Asie (22% du PIB mondial) ou d’Amérique Latine (7% du PIB mondial) profitant également d’un rythme de croissance soutenu, alors que certains pays, en grande difficulté depuis 2015 comme le Brésil ou la Russie, confirment leur sortie de récession dès cette année.

Ainsi, s’il est en effet peu probable de voir une nouvelle accélération de la dynamique macroéconomique sur ces niveaux déjà élevés, le rythme actuel de croissance de l’économie mondiale laisse peu de doutes sur la remontée - même progressive - de l’inflation, compatible avec un resserrement très progressif des politiques monétaires.

Ce contexte reste donc favorable aux actifs risqués, et notamment aux actions, en renforçant la visibilité sur la croissance des bénéfices. Pour l’heure, les bénéfices des sociétés américaines et européennes sont attendus en hausse de respectivement 10% et 11% suite à des révisions marginalement haussières depuis le début de l’année (+0,5% sur les bénéfices américains et +1,0% sur les bénéfices européens). Suite à la récente consolidation des marchés, notamment européens, les performances boursières affichent désormais un retard significatif sur les performances opérationnelles des entreprises, a fortiori sur l’Europe, ce qui, compte tenu des valorisations actuelles, ne nous semble pas justifié.

Le regain récent de volatilité des marchés pourrait ainsi plus s’apparenter à une reprise de souffle salutaire nous permettant d’en tirer profit pour saisir de nouvelles opportunités.

Lionel Daguzan