Economie et marchés - Mars 2017

Paris, le 28 mars 2017

Etats-Unis : fin de cycle ou nouvelle expansion économique ? Quelles implications pour les marchés ?

Les Etats-Unis monopolisent l’attention depuis l’élection en novembre dernier de Donald Trump. De façon factuelle, nous ne pouvons que souligner l’évolution positive de l’économie américaine au cours des derniers mois. La consommation, pilier du PIB américain, continue d’être portée par la baisse du chômage à 4,7% et la hausse progressive des salaires. Mais le plus important est à n’en pas douter l’amélioration du sentiment des entrepreneurs. A ce titre, l’évolution des indices des directeurs d’achats - notamment l’indicateur ISM Manufacturier - sur les six derniers mois est remarquable. Les entrepreneurs semblent ainsi considérer comme acquise la baisse de la fiscalité des entreprises, promise par le nouveau Président américain, et parient sur le maintien d’un environnement favorable sur fond de plan d’investissement public et privé proposé par Donald Trump. Quoiqu’il en soit, la confiance est belle et bien de retour, et les premiers signes de reprise de l’investissement se confirment. La croissance du PIB américain devrait augmenter de 1,6% en 2016 à 2,3% en 2017, dissipant ainsi les inquiétudes quant à une éventuelle fin de cycle.

Il ne faut cependant pas nier les risques qui sont nombreux. Nous pouvons notamment citer l’éventuelle remise en cause des alliances stratégiques sur le plan géopolitique, de la politique migratoire, ou encore la montée du risque protectionniste. Le pragmatisme du Président et celui de son équipe, dont de nombreux membres viennent de l’univers de l’entreprise, nous amènent à relativiser ces risques. Au final le plus grand risque reste pour les Etats-Unis la montée du dollar dans un contexte de hausse progressive des taux directeurs de la FED.

L’amélioration des tendances économiques est également palpable au-delà des frontières de la première économie mondiale. La Zone Euro profite de la politique de taux bas de la BCE et de la faiblesse de la monnaie unique. Là encore les indicateurs manufacturiers sont en nette amélioration et le chômage baisse. Ces chiffres sont d’autant plus édifiants que le contexte électoral (élections en Hollande le 15 mars dernier et en France dans à peine un mois) aurait pu entraîner plus d’attentisme. Il n’en est rien ! La Russie est sortie de récession fin 2016, alors que l’Asie et l’Amérique Latine (où une sortie de récession pour le Brésil est attendue en 2017) confirment ces mêmes tendances.

Enfin et surtout, le recul des pressions déflationnistes offre une meilleure visibilité sur la croissance mondiale qui après avoir baissé à 2,3% en 2016 devrait revenir autour de 3,0% en 2017.
Dans un tel contexte, le niveau élevé de valorisation des entreprises et la hausse progressive des taux devraient être plus que compensés par un retour à la croissance des résultats des entreprises après deux années de baisse. Cet environnement reste favorable aux actions américaines mais également européennes en cas de non matérialisation du risque politique en Zone Euro. Nous privilégions toujours la sélection de valeurs pour profiter de cette dynamique.

Lionel Daguzan