Economie et marchés - Février 2018

Paris, le 19 février 2018

Après une belle année 2017, les deux premiers mois de l’année ont sonné le retour de la volatilité sur les marchés actions. Après avoir atteint des plus hauts historiques en janvier, la récente correction a surpris par son ampleur et sa rapidité.

Le catalyseur a été la publication aux États-Unis des salaires horaires de janvier en hausse de +2.9% en glissement annuel. Cela a amené les investisseurs à un changement de perception du risque inflationniste et à craindre une hausse des taux plus forte et rapide, synonyme d’un futur ralentissement économique.

Comme nous l’avions déjà mentionné dans nos dernières lettres, le phénomène de remontée des chiffres d’inflation est bien réel tant aux États-Unis qu’en Europe. Leurs niveaux attendus en 2018, à respectivement +2.2% aux États-Unis et +1.5% en zone Euro, restent cependant très raisonnables et compatibles avec une bonne tenue de la croissance économique mondiale. Ainsi, si la hausse des taux des banques centrales semble inéluctable, le rythme de remontée devrait rester progressif.

Du côté des fondamentaux, la croissance mondiale pourrait de nouveau accélérer en 2018 à près de +4%. Cette croissance se caractérise par sa large diffusion mondiale, par la hausse de l’investissement productif et la baisse du chômage dans un contexte d’augmentation de la profitabilité des entreprises. Autant d’éléments favorables au maintien de la confiance des consommateurs et des investisseurs pour les mois à venir.

Au niveau des entreprises, la publication des résultats des sociétés américaines du 4ème trimestre est un excellent cru : parmi les 75% des sociétés (du S&P500) ayant déjà publié leurs résultats, 78% des chiffres d’affaires et 80% des bénéfices par action sont ressortis supérieurs aux attentes. L’amélioration de la visibilité sur les bénéfices en 2018 est également notable. La hausse attendue de la croissance économique aux États-Unis, comme en zone Euro, conjuguée à la baisse de la fiscalité, a engendré de significatives révisions bénéficiaires, en particulier sur le S&P500 américain, à plus de +16% de croissance des bénéfices par action, et à un peu moins de +10% pour le Stoxx 600 européen.

Ce contexte reste donc favorable aux actions. Le regain récent de volatilité des marchés pourrait ainsi s’apparenter davantage à une reprise de souffle salutaire, nous permettant d’en tirer profit pour saisir de nouvelles opportunités.

Lionel Daguzan